Criar um Site Grátis Fantástico
Tendre poulet voir ce film 1440

alias. Dear detective

alias. Dear inspector

Critique du 22 janvier 2008:

J'adore ce film. Je suis encore perplexe, coincé entre une mauvaise foi et un capital de sympathie personnels m'obstruant la vision juste et réelle d'une œuvre de cinéma populaire médiocre ou la mésestimation injuste d'une grande comédie romantique qui ne pourra être réajustée à sa juste valeur qu'avec la douce patine du temps qui réinvestit les chefs d'œuvre perdus (ce qui me conférerait par la même une position hautement branlatoire il faut avouer).

Pour le moment je reste étonné que personne ici ou là ne viennent vanter ce petit bijou de la comédie française à la Du Broca. cette parfaite démonstration jubilatoire qu'il n'y a pas uniquement Lubitsch, Sturges ou Hawks pour façonner de jolies petites comédies pétaradantes et dotées d'un charme certain, d'une poésie que leur confèrent les dialogues, les comédiens maîtres de leurs jeux et de leurs personnages, les situations combinant divers éléments ainsi que le savant mélange entre récit et musique.

Sans doute que ce qui écorne l'aura de ce film c'est le mélange plutôt déstabilisant, et peut-être même malhabile pour certains, entre comédie romantique et comédie policière. Il est vrai qu'à l'heure de donner une étiquette définitive au film, je serais bien en peine de choisir entre ces deux-là. Si j'avais l'intention d'être impartial. Mais comme cela n'est pas le cas, et que je préfère ô combien les regards, les mots et les gestes du couple Noiret /Girardot c'est des deux mains que je signe pour la comédie romantique. Résolument.

Et alors de ce point de vue, l'intrigue policière ne vient qu'apporter une note de tension et de suspense pour mieux mettre en exergue l'antagonisme des deux tourtereaux. Qui mieux que la commissaire Tanquerelle pourrait-on mettre dans les pattes et le cœur de ce vieux garçon, rabelaisien, libertaire, passionné et surtout antiflicard première catégorie qu'est le professeur Lemercier?

Et n'y a-t-il pas là matière grisante de se laisser aller à suivre une idylle de quadras-quinquas plutôt sympathiques?
Si le couple prend sérieusement un coup de vieux dans l'opus suivant, il n'en demeure pas moins que l'évolution de ce couple de petits vieux qui rajeunissent en redécouvrant les battements du cœur et de la zigounette a quelque chose de merveilleux, d'attendrissant et même de réconfortant.
Une respiration profonde.

Audiard et De Broca nous offrent là un film sur la résurrection et l'importance de l'amour qui met bêtement en joie. Il n'y a qu'à regarder l’Å“il pétillant et nostalgique, la malice du sourire de Noiret à l'évocation de la dernière fois où il avait sauté la barrière menant à la chambre de la jeune Girardot (chaste on évoque que pudiquement cette chambre mais on en pense, on en pince pas moins) quelques vingts ans au moins auparavant.

Cette nostalgie se retrouve dans les violons, heureux, joyeux violons, que la musique entraînante de Georges Delerue installe dès le générique pour ne plus lâcher les deux personnages, comme un leitmotiv enveloppant une histoire d'amour légère mais pleine de promesses sincères et solides.

On ne retrouve pas l'Audiard grande gueule qui a coup de bons mots déréalise ses personnages. Non, ici, c'est un Audiard nostalgique, plus porté à poser un regard presque mélancolique. Les personnages sombres à l'évocation du passé ne manquent pas. Noiret lui même est friand de ces petits instants de recul. Lui, préfère en sourire, en siroter le bonheur passé encore un peu là. Hubert Deschamps

a le souvenir plus tenace, de celui qui colle à la peau et à la tête et empêche de bien en vivre. Les dernière scènes entre ces deux comédiens accompagnées par quelques très jolis plans où une douce lumière éveille Paris qui baille sont d'une poésie délicate et heureuse,

de celle qu'on retrouve dans quelques scènes du Magnifique ou dans L'incorrigible par le truchement de l'enthousiaste et dépressif personnage de Guiomar. Ici aussi, l'on se désespère d'un passé perdu, qui hante, avec délices ou tracas. Ici aussi le soleil n'est pas loin, le matin blafard laisse place à un autre jouir. Mon doigt a fourché juste. On retrouve cette joie de vivre propre au cinéma de De Broca. L'identification entre son cinéma et son personnage de Lemercier ne fait pas un pli.

C'est alors particulièrement injuste de laisser cette comédie aux oubliettes, parce qu'elle a le défaut d'avoir une suite au titre imbécile et au contenu parfois identiquement creux, d'avoir joué de la plastique aux tétons qui pointent de Catherine Alric

ou bien qu'elle a été multi-diffusée, bref qu'elle est une bête comédie populaire.

D'ailleurs populaire, c'est vite dit. Il n'y a qu'à voir la piètre édition dvd que nous sort TF1 video. Une lumière sombre, une absence de bonus déplorable, bref, ces deux dvds sont là pourquoi au juste? On se le demande. Mais comme cela fait très longtemps que j'attends cette édition, je ne fais pas la fine bouche. je sirote et me désespère tout seul dans un coin en attendant des jours meilleurs.

-------

Critique du août 2010:

Oui, je relis ma critique enjouée, vieille de 2 ans et je resigne des deux mains, les mêmes mots, les mêmes sentiments. Cette dernière revoyure développe encore les mêmes plaisirs et enrichit mes réflexions sur ce film trop oublié, injustement. C'est vraiment une très bonne comédie policiaromantique française. Aujourd'hui je n'ai plus de doutes sur ses qualités. Certes, cette sacrée nostalgie m'étreint un peu à la revoyure.

Les notes de Georges Delerue agissent instantanément dès la générique comme un baume apaisant, évoquent un temps de ma cinéphilie où ce genre de films passait sans arrêt à la télévision et ancrait des personnages ou des comédiens dans les plis de ma passion. Ces notes caressent mon âme. Ça parait pompeux, mais vraiment, je vous jure qu'elles m'émeuvent à ce point. Elles sont importantes ces notes, tout comme ce rythme de la comédie de Philippe de Broca. Ses films ont un tempo et une musique particuliers. les dialogues et le jeu des comédiens, dictés par un scénario souvent brillant produisent des films qui peuvent s'écouter, tels des berceuses.

Ce tendre poulet porte bien son qualificatif. Comme faites-vous pour ne pas tomber amoureux du commissaire Tanquerelle? Cette Annie Girardot

n'est pas particulièrement jolie, ce n'est pas mon type de femme du moins, et pourtant il se dégage de cette boule d'énergie, de ce lapin bondissant qui court sans cesse une légèreté, une élégance qui séduisent.

Quant elle parvient à se poser quelques secondes, c'est sur une fleur et son appétit à vouloir lutiner le rond et caverneux Lemercier (Noiret ) est une très bonne raison de se prendre d'affection pour un tel personnage.

Car ces deux là font la paire. Le regard d'enfant de Noiret

émerveillé par la lumière qui a coloré la frange de Girardot. pendant une fraction de seconde, au passage d'un autobus reflété dans la vitrine d'une pharmacie, ce visage illuminé, touché par la grâce et sans doute, on le comprend, qui réveille un amour de jeunesse, cette bouille réjouie, ne peut laisser indifférent. Impossible. De même quand il essaie de fuir en train, projetant l'image d'un vieil et indécrottable célibataire dont les lubies n'ont plus d'âge, l'image d'une carpe qui s'effraie à l'idée de suivre le véloce lapin, son visage coincé et maladroit offre sans aucun doute une des plus belles scènes de ce comédien.

Quand on aime les comédiens en général, ce film est un ravissement. Avec ces deux là, on atteint vite les sommets de l'art. Mais certains seconds rôles viennent apporter quelques savoureuses touches. Concernant Catherine Alric ,

j'avoue que je ne sais pas très bien au juste si ce sont mes hormones qui manipulent mon attachement. La très jolie comédienne ne semble pas hériter d'un rôle bien compliqué et ne fait pas montre d'un talent particulier si ce n'est celui de jouer les écervelées facilement dénudées,

avec une certaine liesse communicative, touches érotiques que le film délivre avec parcimonie tout de même mais qui donnent un caractère aussi rose que sucré à l'histoire criminelle. Un rôle sur mesure qu'Alric va porter en bandoulière une grande partie de sa carrière.

De même Guy Marchand ,

un acteur de talent, sous-estimé à force de jouer les imbéciles, les ringards machos. Je le préfère dans des films comme "L'hôtel de la plage" de Michel Lang (tiens qu'il me faudrait revoir, Lang. tout un cinéma!), dans un rôle qu'il étoffe un peu de caractère, plus complexe, fragile et sympathique. Ici, ce n'est pas le cas, il s'en tient au ridicule comme le prouve son écusson de la police de Dallas qu'il arbore avec la fierté des cons.

Sa participation est cela dit très courte. Mais elle permet surtout au scénario d'approfondir le thème à l'époque de plus en plus à la mode de la féminisation des pouvoirs dans notre société. En inepte macho, Marchand représente l'imbécile réac, incarne la France arriérée, inondé de sa propre arrogance à l'égard des femmes objets. Aveuglé par son connerie, il joue l'adversaire de madame le commissaire, le rival interne sauce "Quai des Orfèvres".

Car le film joue évidemment de cette lente et difficile acceptation par les hommes de l'introduction de la femme dans les postes clefs. Noiret lui même digère mal la nouvelle. Elle met bien du temps à lui faire ce qu'elle entend comme un "aveu" et par conséquent comme une faute originelle encore une autre à assumer. Les hommes de son équipe la chouchoutent.

Elle est l'objet d'égards qui n'ont plus lieu d'être aujourd'hui. Égards de galanterie ou écarts de sexisme frappent une femme qui veut seulement arrêter les malfaiteurs.

Pour en revenir aux comédiens, je terminerais bien entendu sur Hubert Deschamps. un acteur mystérieux. Dans son jeu très particulier, tout à l'économie, avec un certain regard, presque toujours en fuite, avec sa voix traînante et lassée, il distille des sentiments très diffus. On ne sait pas trop s'il joue en fait. C'est en cela qu'il fascine sans doute. Ici son personnage offre plusieurs facettes très touchantes.
Il faudrait évoquer Roger Dumas ,

encore svelte à l'époque, l'œil figé, comme toujours surpris, Paulette Dubost. dans la lune, etc.

Il faudrait citer Paris, la bouffe, la culture, les tirades phallocrates d'Eschylle, la douceur des flâneries, la brocante,

les concierges, les concerts sous la pluie, les manifs et les bombes lacrymo, l'usine désaffectée avec son vieux tacot à l'entrée, le temps qui passe, inexorable, les ruines du passé qui en témoignent et ce film qui lui même est devenu le vestige de mon passé, etc.

A se demander combien d'autres sensations, sentiments, pensées et mots il pourrait aller me faire chercher. J'adore ce film, d'un amour presque filial, consanguin, vous l'aurez compris. Aussi je crois bien que je pourrais le revoir et le rerevoir, jusqu'à plus soif, sans qu'il ne se gâte.

Trombi :
Raymond Gérôme et Roger Muni :

Simone Renant :

Georges Wilson :

Monique Tarbès :

Henry Czarniak (à droite):

Maurice Illouz (à gauche):

David Gabison et Georges Riquier :

Gabriel Jabbour :

Armelle Pourriche :

Anna Gaylor :

Jacques Frantz :

Francis Lemaire :

Jacqueline Doyen :

Jean-Pierre Rambal :

un automobiliste non crédité mais qui ressemble à celui qui offre une course folle à Lino Ventura dans L'emmerdeur (edit Michel Norman ):

Je l'ai revu hier soir pour toutes les mêmes raisons que vous, pour les mêmes sentiments et sensations.

J'ai eu l'âme caressée également, un sourire tendre et probablement niais et béat aux lèvres avec à la fois comme une humidité soudaine à l'œil.

Je suis en amour pour ces deux-là mêlés depuis "La Mandarine" de Molinaro. "Toi tu aimes tout le monde et moi je n'aime que toi. ".

Les deux ont disparu, l'un pour de vrai, l'autre a rejoint le pays inconnu où vit également mon père.

Merci pour cette magnifique et sincère évocation.

PS. Savez-vous qui est le compositeur de "L'agnus Dei" chanté en choeur dans le bistro tout au début du film ?

Georges Delerue, qui a composé également le thème du film (ainsi que de nombreux autres).
Malheureusement impossible de trouver ce morceau hors film, donc hors bruitage.

J'ai enfin le vinyle de la BOF. Je l'avais en K7, mais malheureusement on me l'avait volée dans ma voiture il y a plus de 10 ans. Cette musique m'a manqué. Enfin retrouvée.
Si vous souhaitez. Donner un moyen de communication.

Je ne sais pas comment faire. J'ai cherché un peu partout sur le net un moyen de partager des fichiers sons (mp3) gratuitement. Et j'ai trouvé ce site.
http://www.envoyercefichier.com/
qui est gratuit si le fichier supporté ne dépasse pas les 100 Mo de données.

Bonjour, Serait il possible de mettre le titre de l'Agnus Dei en ligne, je souhaiterai découvrir comment il est rendu ?
Merci beaucoup par avance !

J'avoue qu'à la lecture de votre critique (si tant est que cela en soit une!) du film " Tendre poulet ". j'ai été surpris de constater qu'au moins une personne sur cette planète partageait les mêmes impressions que sont les miennes au sujet de cette comédie romantiquo-policière.
J'ai moi-même été sous le charme de ce film divertissant que mes parents m'avaient déjà emmené voir à l'époque de sa sortie.
Je n'avais que 13 ans mais bien des années après. en 1984 précisément. j'ai recherché vainement le lieu où le décor de l'usine Clipardi. qui apparaît dans le film. pouvait bien se situer. Ce n'est que quelques annés après. bien après la destruction de cette batisse. que j'ai pu le découvrir. puis je me suis à rechercher les lieux où ce film de De Broca avait été tourné. La plupart des scènes ont été réalisées à Marnes la Coquette. notamment celle où l'on peut apercevoir " l'hostellerie de la tête noire " aujourd'hui fermée. La résidence dans laquelle vit Catherine Alric lorsqu'elle reçoit la visite de Georges Wilson a pour nom " résidence le monastère " et est également située dans le haut de Marnes la Coquette. Cette dernière adresse m'a donné bien du fil à retordre pour la débusquer car je ne disposais d'aucun indice me permettant de pouvoir la localiser avec précision !
Quant au film proprement dit. j'apprécie beaucoup les prestations de Simone Renant ainsi que celle de Paulette Dubost. soeurs à la scène et véritables petites fées dans cet univers trépidant et sautillant que constitue la vie de Lise Tanquerelle. respectivement nièce et fille des deux actrices citées. Philippe Noiret. toujours prévenant et galant homme. campe avec humour et la bonhommie qui lui est coutumière. un vieil anar romantique qui laissera finalement aller ses sentiments envers Lise malgré ses réticences premières. Bref. le vieil ours ne detestera pas se faire apprivoiser par le flic en jupon !
aujourd'hui. je me passe parfois ce film en version DVD à intervalles réguliers.
Le fait que celui-ci soit quelque peu méconnu n'enlève en rien le plaisir que j'ai à le revoir puisque j'y retrouve une gaieté. une fraîcheur et une joie de vivre un peu desuets certes mais tellement agréables à revivre le temps d'un film.

Merci beaucoup de partager autant d'informations. Comme je le disais plus haut, je suis toujours aussi heureux de découvrir que je ne suis pas le seul à être tombé amoureux de ce film.

Et je me demande si ce film avec le temps ne pourrait pas se bonifier, trouver un plus large public. Je veux croire que ce genre de film pourrait trouver de plus en plus d'audience auprès du public qui se lassera des seuls genres de comédies qui passent actuellement. Vœu pieux? ------ Gros soupir.

j ai adoré ce film .Le debut du film fut tourné a la l' angle de la rue de poitou et de belleyme le feu rouge n existait pas la pharmacie Bourguignon a disparu aussi laissant place a une boutique de vetements la scene a l interieur de la pharmacie n est pas tournéé là
c est un film simple mais bienagreable on savoure le jeu des acteurs la delicatesse des images c est du bonheur

Tendre Poulet ,suite du roman-policier
Et un mystère de plus élucidé.
J'ai acheté il y a quelques mois. un ouvrage très intéressant bien documenté bien qu'un peu "fouillis" sur le metteur en scène Philippe de Broca et signé par Henri Veyrier.
On y trouve. jusqu'à Shéhérazade tourné en 1989. le synopsis. le casting des interprètes ainsi que celui du staff technique de chaque film tourné par le réalisateur.
Donc concernant l'acteur jouant le rôle du chauffeur dans " Tendre Poulet ". on y apprend qu'il s'agit en l'occurence de Michel Norman - Albert. pour les besoins du film - dont la profession est celle de cascadeur. C'est donc bien lui qui conduit avec maestria la R14 de service dans les rue parisiennes. Il serait. selon mes recherches sur le net. aujourd'hui à la retraite.
A propos du film. le tournage n'aurait duré que très peu de temps puisque démarré le 13 juin 1977. celui-ci aurait été achevé le 19 août 1977. Voilà. J'espère avoir contribué à apporter une pièce supplémentaire à l'édifice que constitue le mystère qui entoure certains aspects du tournage de cette comédie. Bien à vous. Eric

Je vous remercie, d'autant plus qu'en faisant ces corrections je viens d'apprendre à mieux utiliser Imdb. Cette base stipule le nom des cascadeurs (stunts) dans l'équipe technique et non avec les comédiens, comme je le croyais. Michel Norman apparait sur Imdb. http://akas.imdb.com/name/nm0635575/
et Eric Wasberg également. http://akas.imdb.com/name/nm0890335/